Vivre en conscience

« La souffrance a tout calciné, tout consumé en moi, sauf l’Amour. L’Amour est ce qui reste quand il ne reste plus rien ».   Christiane Singer.

Bien sûr, je n’ai pas oublié le 27 de ce mois, ni relâché mon attention. Ma douce Eva, qui s’est envolée dans mes bras il y a 08 mois, reste présente à chaque instant de ma vie et son évocation suffit à libérer mes larmes. J’ai bien vu les connections sur le site le 27 janvier et les recueillements sur les photos d’Eva à défaut de nouveaux écrits. Merci de nous être fidèles.

Ces derniers mois s’apparentent à un « Vendée globe ». J’ai quitté la Terre il y a bien longtemps et les mers se sont déchaînées. Il faut pourtant garder un cap dans cet impossible retour. Des journées à s’assurer que le bateau reste à flot et que mon précieux équipage reste quelque peu préservé. Des nuits, morcelées par le sommeil du marin, à lutter, à crier contre les bourrasques et le déferlement des vagues, à défier les Dieux, dans la tempête. Des caps à passer en gardant l’Espérance. La Terre n’est plus en vue et l’horizon sans fin, comme mon infinie tristesse. La mer est devenue plate car il n’y a plus de vent. Ce lac majeur est une résignation, au bout d’une fatigue physique qui me submerge après ces journées à la boussole parce qu’elle coupe les émotions et concède des moments de répits: OFF, un réveil, une tentative de méditation, cette recherche du souffle subtil de la présence d’Eva dans la nuit, puis encore OFF, etc. Merci aux proches et aux amis qui, au-delà de cette métaphore, sont restés présents et attentifs.

Je ne suis pas journaliste, je ne suis pas écrivain et la lassitude se dresse aussi contre mon inspiration. Ma profession intellectuellement exigeante, des activités ménagères incompressibles, les journées froides et courtes, la fatigue hivernale puis un état grippal ne m’ont pas incité à l’écriture. Les insomnies avaient le seul mérite de me libérer des espaces. Mon style alambiqué me gonfle mais je fais un effort car je me sens toujours porté par cette nécessité de renouveler sans cesse les pensées vers ma douce et belle Eva.

Si vous prenez ce moment pour me lire alors, dans cet instant, fermez les yeux et confiez Eva à la Lumière.

Merci de lui envoyer tout notre Amour.

 

 

 

Apprivoiser le temps et surtout la souffrance sans pour autant se laisser complètement anesthésier.

Une nuit, j’entendais commenter à la radio quelques secrets pour préserver le couple… Le thérapeute rappelait cette notion connue de la passion qui dure trois ans avant de laisser la place à un amour plus profond qui doit se cultiver pour ne pas péricliter. J’ai pensé que le deuil, cette lutte perpétuelle, posait des bases similaires avec une hypersensibilité qui finirait par s’émousser, au bout de l’énergie, sur le mur implacable de l’absence et de ce temps qui s’étire sans fin. Mais cette sensibilité m’a ouvert l’accès à de nouvelles perceptions. J’ai ainsi compris qu’il ne fallait pas que je laisse trop d’emprise à des activités assommantes mais que j’alimente cette volonté naissante de progression spirituelle. Cela demande un effort d’évoluer et beaucoup d’attention.

Dans bien des foyers, la télé commande, ce n’est plus le cas chez nous. Eva aurait apprécié…Tout comme notre alimentation surveillée et ce souhait, avec Vicky, de prendre soin de notre corps par le biais d’exercices physiques. Je ne souhaite pas vivre hors du monde mais bien  garder « les pieds sur Terre ». Néanmoins, je ne maintiens qu’un lien en filigrane avec cette actualité en folie, de plus en plus surréaliste voire guignolesque et d’autant plus  inquiétante. Je suis moins addicte aux informations en boucles même si la radio est souvent ma  compagne nocturne. Malheureusement, les yeux aussi sont fatigués et je les brûle dans des tentatives de lectures avant de rapidement sombrer. Cela reste néanmoins toujours un plaisir infini et un apaisement quand un auteur exprime avec justesse mes ressentis ou qu’il réussit à m’ouvrir vers de nouvelles perspectives.

C’est bon de se sentir compris. Cette souffrance intime marginalise. Elle a modifié ma perception de mon environnement et semble m’ouvrir les portes d’un enseignement.

Le monde ne s’arrête jamais de tourner. Au final, le plus grand nombre ne peut réellement appréhender les tréfonds du chagrin qui m’accable parce que le malheur frappe toujours chez les autres. Il apparaît naturel de s’en éloigner voire de l’ignorer pour continuer dans une insouciance plus confortable. Ce n’est pas une rancœur, juste mon constat. Heureusement, d’ailleurs, que tout le monde ne vit pas ma désespérance actuelle. L’objectif de mon partage n’est d’ailleurs pas une complainte mais reste résolument positif.

Vivant dans un autre référentiel, je ressens irrépressiblement le besoin de souligner certaines torpeurs et, comme une urgence, d’éveiller des consciences dans les contours de ce qu’elles peuvent recevoir. « Rechercher le meilleur en tout et en tous et se concentrer dessus pour influencer le monde ». Je pressens un déséquilibre quand, par exemple, j’entends des confrères sacrifier leur libido voire leur vie de famille à l’hôtel des jeux informatiques, subir sans recul les multiples pressions du travail, s’enflammer devant une actualité de la pensée unique, rester indifférents face à la misère.

Je n’aurais de cesse de remercier Eva de m’avoir ouvert et régulièrement sensibilisé à cette pleine conscience au cours de notre existence commune. Je ne dis pas que tout était parfait, il nous a fallu grandir. Mais elle m’a fourni le fil rouge. Depuis que la séparation physique s’est imposée, je n’ai de cesse de rechercher le sens de cette vie pour pouvoir me projeter mais j’ai aussi conservé un besoin vital de me raccrocher aux actes passés. La beauté de ce que nous avons vécu avec Eva est définitivement inscrite dans mon cœur, c’est mon ultime bouée. Au travers de ses soins, je pense qu’Eva a également su toucher de nombreuses personnes.

Souviens-toi d’aimer ! Abbé Pierre

Revenir une dernière fois sur les étapes du deuil, c’est vous raconter mon cheminement pour  introduire la notion de conscience et toujours mettre en avant l’Espoir pour continuer la vie et faire honneur à Eva. Les extraits qui suivent, piochés sur Internet, imagent mon propos sans être le fond de mes lectures. Je n’ai tout simplement pas le temps, ni les aptitudes, pour synthétiser mes livres. Je suis toujours en recherche sur ce que « vit » Eva, dans l’au-delà. Désormais, j’ai dépassé la simple croyance avec la nette sensation de vivre cette spiritualité. Mon intuition est plus profonde. Elle s’est renforcée. Je me sens guidé, assisté. Je pense que le contact direct avec Eva n’est, pour l’instant, pas compatible avec mon deuil car je dois rester sur Terre et poursuivre l’expérience. J’ai déjà beaucoup de chance d’avoir rencontrer des personnes éclairées qui ont fait le lien avec Eva, au juste besoin. « Nous sommes des êtres spirituels venus vivre une expérience terrestre » : je reste vigilant mais c’est ma conviction, mon Essentiel. Eva est bien là et ne nous oublie pas.

Je continue de « poster » l’album de Céline Dion. Sur le chemin de l’école, Victoria s’interroge régulièrement sur les sens cachés des chansons.  L’histoire de cette jolie personne (artiste) qui s’apparente à la notre, tant dans l’Amour que dans la séparation, et qu’elle interprète magnifiquement est toujours d’un grand soutien.

Pour toujours dans la Lumière d’Eva. Antoine.

Stéphane Allix (directeur du magazine l’inexploré) : « Presque un demi-siècle de vie, qui fait de moi aujourd’hui un homme plus lucide sur la nature profonde de mon être. Plus au fait des blessures que je porte, des souffrances dont j’ai hérité, et plus au clair avec les impacts que tout cela a eu sur mon caractère, mes humeurs, mes pulsions, mes habitudes. Cette lucidité m’a fait gagner en apaisement. Elle m’a permis de découvrir une plus grande paix intérieure. Alors un autre être en moi a commencé à se faire remarquer, être qui jusqu’alors été imperceptible, noyé dans l’incessant bruit mental de mes pensées. Cet autre être, c’est moi. Une dimension de moi plus proche de mon essence, capable de comprendre les signes, d’accueillir avec simplicité l’aide que m’apportent au quotidien mes guides, mes alliés invisibles. Et de savoir que toutes et tous, nous en avons. »

 

Le deuil (par Isabelle LEVERT Psychologue clinicienne- Pernes les Fontaines)

« La perte de l’être aimé est cruellement ressentie car tout manque : la complicité, l’intimité partagée, l’évocation ensemble des souvenirs, ses caresses, ses mots doux, ses mimiques, son regard, sa main posée sur soi, le rythme de sa respiration la nuit, la chaleur de son corps dans le lit devenu trop grand, sa présence rassurante et protectrice… L’absence est trop longue, infiniment longue. Les heures n’en finissent pas. Les jours s’écoulent les uns après les autres, semblables, sans lui. Plus le temps passe ainsi, plus l’absence se fait déchirure. La personne erre entre ses quatre murs, ne sachant que faire de son désespoir. Elle se surprend à appeler l’être aimé, à crier à l’aide tant les émotions la débordent. Elle sait que c’est absurde mais elle explose.

Certaines pensées sont harassantes, comme celles qui ont trait à ce qu’elle aurait dû dire, ne pas dire, à ces reproches adressés que, si elle avait su, elle aurait tu. Tout prend une autre importance. Elle voudrait pouvoir revenir en arrière, effacer certains épisodes et recommencer autrement mais c’est trop tard, tout est écrit, définitivement. Pourtant elle passe et repasse en revue les derniers instants, les dernières semaines, toute leur histoire commune et se culpabilise des actes ou des paroles qu’elle n’a pas posés et qui auraient pu changer le destin. Rien n’est moins sûr. Toutes les pensées convergent vers la défunte aussi par peur de l’oublier. Les vêtements de l’autre sont respirés pour retrouver son odeur. Son visage est appelé dans la mémoire pour vérifier que les expressions préférées sont toujours là… Ainsi, à pas de fourmi, imperceptiblement, la relation est reconstruite à l’intérieur de soi.

La douleur de la perte est immense depuis des mois. De semaine en semaine, elle semble même croître, laissant à la personne la sensation que cela ne peut pas être pire et pourtant l’étau se ressert, de jour en jour, encore et encore. On lui dit que cela va passer avec le temps mais c’est tout le contraire : cela empire ! Faire ce constat est affolant. Au chagrin se mêle la peur de devenir fou.

Aucun répit, sauf celui du sommeil, quelques heures, deux ou trois, rarement plus. L’inconscient n’assimile pas le changement avant un long moment et les rêves continuent à mettre en scène l’être disparu comme si rien ne s’était passé. Le retour à la maison est régulièrement tragique. Il confronte l’endeuillé avec l’épouvante du vide.

La personne endeuillée mène un véritable combat pour continuer à vivre alors qu’elle se sent morte à l’intérieur d’elle-même, que l’existence a perdu tout son sens et que la douleur est à hurler. Elle est mal, tellement mal dans cette enveloppe charnelle qui la retient sur terre. Elle a la sensation d’être condamnée à vivre. Elle a déjà tant pleuré mais les larmes jaillissent sans cesse, partout, inconvenantes. Quand elle réussit à faire bonne figure, c’est au prix d’une dépense énergétique considérable qui l’épuise. Elle ne tient d’ailleurs pas très longtemps et dès qu’elle se retrouve seule, elle craque de plus belle, terrassée par les émotions qui n’en peuvent plus d’être retenues. Elle désespère de sortir de cet enfer. Elle a l’impression qu’elle va mourir de chagrin.

L’endeuillé est tout entier coincé dans un présent trop douloureux pour être capable de se projeter dans un futur meilleur. La souffrance l’aveugle de sorte qu’il ne peut pas voir qu’au bout du tunnel le soleil brille. Il n’a plus les ressources pour trouver en lui la force de croire que sa douleur puisse s’estomper jusqu’à l’apaisement et, en conséquence, ne peut se raccrocher à l’espoir d’un après plus serein, encore moins plus heureux. Ce n’est qu’en allant jusqu’au terme du processus qu’il pourra faire l’expérience de ce possible. En attendant, il dérive jusqu’au moment où il ose prendre appui sur la confiance des autres. Même si les voix semblent se perdre sans atteindre la personne, il est nécessaire de répéter sans cesse ce message car un jour, sans qu’on comprenne bien comment, un changement imperceptible aura eu lieu et elle pourra l’entendre et le recevoir en elle. Elle prendra alors son fardeau de douleur dans ses bras, aussi lourd soit-il, et elle avancera vers la lumière. Petit à petit, les sourires se feront plus nombreux, le rire reviendra aussi et puis le plaisir de vivre. Des dates charnières, telles le jour anniversaire de la mort, et des circonstances de la vie, telles le mariage de ses enfants, réactiveront le deuil un peu comme une cicatrice tiraille par temps d’orage.

Quand le bouleversement entraîné par la perte de l’aimée fait que nous poursuivons notre existence différemment, plus capable de nous réjouir des choses simples, plus conscient du bonheur de vivre, le deuil est terminé. »

Vivre en pleine conscience (par Christophe André)

« C’est prendre le temps de s’arrêter de faire, pour être. Nous vivons dans un monde où nous sommes sans cesse en train de courir. Et de faire : notre travail, nos courses, les devoirs avec nos enfants, le ménage, le rangement, écrire nos mails… Un monde dans lequel nous sommes l’objet d’une très grande pression. Si nous ne prenons pas garde à nous créer des espaces protégés, privilégiés, nous allons nous transformer en machines à faire. La vie en pleine conscience, c’est tout simplement ces moments où l’on s’arrête. Où l’on prend le temps de respirer et de s’apercevoir que l’on est en vie, dans un monde passionnant. Bien sûr qu’il est important d’agir. Mais sans oublier le pourquoi. L’idée de la pleine conscience, c’est tout simplement de se rendre plus présent à sa propre vie.

Comment fait-on ? C’est tout à la fois très simple et très exigeant. Le principe est d’observer une pause avant d’enchaîner sur une nouvelle action. Un médecin peut, par exemple, prendre le temps de respirer entre deux consultations, de regarder le ciel, de laisser décanter ce qu’il vient de vivre avec son patient, de donner de l’espace à ce qui existe en lui. L’idée est de donner de la place à son ressenti. Si l’on prend l’habitude de faire ces pauses très régulièrement dans la journée, insensiblement, notre rythme va changer.

C’est vrai que l’on sait de moins en moins ne rien faire ! Souvent, quand les gens prennent une pause à leur travail, ils n’observent pas de vraies coupures : ils font juste autre chose. Envoient un sms, passent un coup de téléphone, consultent leurs mails, se baladent sur Facebook… Ils vont donc fatiguer leur cerveau différemment. Mais surtout, ils ne sont pas en lien avec eux-mêmes. Ils sont en lien avec leur réseau social, avec leur image sociale. Mais pas avec leur personne intime. Alors comment se reconnecter ? Pour celui ou celle qui travaille dans un open space par exemple, ce n’est pas forcément facile de s’arrêter, de respirer, voire de s’allonger ! Mais il n’est pas non plus impossible de lâcher son ordinateur des yeux, de se tourner un peu, de regarder par la fenêtre et de prendre le temps de dix cycles respiratoires. Pour ressentir son souffle. Dans une salle d’attente, laissez votre téléphone où il est. Profitez de ce moment pour prendre conscience de votre respiration, de votre corps. Observez les pensées qui vous traversent l’esprit. Pareil dans les files d’attente de supermarchés : au lieu de surveiller l’avancée de la queue ou de s’agacer, pourquoi ne pas savourer ce temps qui vous est offert en essayant de l’habiter du mieux possible ?

Il faut donc apprendre à s’arrêter fréquemment dans ce que l’on est en train de faire. Une fois accoutumé à ces instants de pleine conscience, on peut aussi la pratiquer au sein même d’une activité. Lors d’une tâche un peu répétitive, comme ranger ou faire la vaisselle… Très souvent, dans ces moments, nos pensées n’accompagnent pas cette action : nous rêvons à autre chose, nous nous repassons une discussion de boulot, une dispute avec son conjoint… Pourquoi pas. Mais il est aussi bénéfique de se rendre présent à son activité. Et là, on n’est plus à s’arrêter de faire, on est dans habiter ce que l’on fait. Si je marche, je marche. Si je mange, je mange. Et mine de rien, cela a un effet positif sur notre cerveau et notre état physiologique. Comme si cette présence à nos actions, opposée à la dispersion, était un puissant facteur de bien-être intérieur.

Il est vrai que notre mode de vie actuel nous incite plutôt à vivre à l’extérieur de nous-mêmes, à nous identifier aux autres, à nous exprimer aux autres, à être sans cesse en quête de leur approbation. Nos moments de recueillement sont en voie d’extinction. Cela finit par appauvrir le rapport que nous avons à nous-même. Et puis il est souvent plus facile d’agir que de se poser et de réfléchir à soi. J’ai souvent le sentiment, en recevant mes patients en psychothérapie, que le seul moment de la semaine où ils prennent du temps pour réfléchir sur eux, c’est quand ils viennent me voir. Sinon, ils courent. Sans arrêt. Et quand ils ne courent pas, ils se changent les idées. Du coup, entre action et distraction, les espaces de ressentis sont quasiment absents.

Or, trois nourritures sont indispensables à notre esprit : la lenteur, le calme et la continuité. Trois formes de ressourcements de plus en plus rares. D’où l’engouement actuel pour la méditation qui répond à un vrai besoin. Essayez d’ailleurs, jour après jour, de travailler ce petit exercice : restez au repos pendant 10 ou 15 minutes. Et faites le vide dans votre esprit. Pratiquer la pleine conscience, c’est comme pratiquer une activité physique : c’est bon pour l’esprit, le corps et c’est nécessaire dans notre mode de vie. Elle nous permet une forme d’écologie personnelle, une dépollution intérieure. Il est nécessaire de s’exercer régulièrement. Cela prend du temps de tomber sur le vide auquel on aspire, de sortir d’une séance apaisé. C’est un apprentissage, comme le footing ou apprendre à jouer du piano.

Ce que permet la pleine conscience, c’est de désobéir à son pilote automatique et de cultiver une autre façon de réagir. Pour renforcer cela, il faut s’entraîner à vivre l’instant présent, pas uniquement quand les choses sont agréables, mais aussi lors de petites contrariétés. S’interroger sur l’état dans lequel cette contrariété nous met, sur notre envie de réagir. On donne de l’espace à la souffrance au lieu de la chasser ou la contenir. Plus on le fait, plus on va muscler sa capacité à répondre différemment aux moments de détresse. Et à ce moment-là, la pleine conscience permet de faire un choix. Qui peut être celui de l’acceptation. Je ne parle pas de soumission, mais de la capacité à se dire : ok, c’est ainsi. Qu’est-ce que je peux faire avec cela ? Et prendre le temps de décider. »

Frédéric Lenoir :

« Les pauvres ne s’interrogent pas sur le sens de leur existence. Ils tentent simplement de survivre au jour le jour. Mais ce qui les aide à vivre, autant que la nourriture qu’ils cherchent quotidiennement, ce sont les liens familiaux, amicaux, tribaux, communautaires.

L’homme ne peut pas vivre sans « liens affectifs » au sens large du terme. On le sait pertinemment en ce qui concerne le bébé. Si personne ne le regarde de manière personnelle, ne le touche, ne s’intéresse à lui, il dépérit. Si quelque chose, donc, donne vraiment sens à notre vie, riches ou pauvres, hier ou aujourd’hui, ici ou ailleurs, c’est l’amour. Toutes les recherches philosophiques ou religieuses nous laisseront dans une sensation de vide existentiel si notre vie est sans amour. La vie est viable parce que quelqu’un, ne serait-ce qu’une seule fois, nous a regardé avec amour.

Je n’oublierai jamais cette scène bouleversante à laquelle j’ai assisté, il y une vingtaine d’années, lors d’un voyage en Inde. Je travaillais comme volontaire chez les sœurs de Mère Teresa. Un bébé, trouvé dans une poubelle, avait été amené à l’orphelinat de Calcutta. Il refusait de s’alimenter, n’exprimait aucune émotion. Il était comme mort. Malgré les premiers soins médicaux et nutritionnels, son état ne s’était guère amélioré. L’une des religieuses le prit dans ses bras, le frictionna vivement, le serra, lui parla, tenta de le faire rire. Rien n’y fit. Serrant l’enfant contre son cœur, elle s’immobilisa longuement les yeux fermés. Il émanait d’elle une force étonnante. Puis, lentement, ses mains recommencèrent à pétrir le bébé. Inlassablement, elle le massa de la tête aux pieds, avec un mélange parfaitement dosé de force et de délicatesse. Elle se remit à faire sauter l’enfant sur ses genoux et son air grave se transforma en une cascade de rires. Et là, sous nos yeux, un miracle de l’amour se produisit. Le regard de l’enfant commença à s’éclairer. L’absent devenait présent. Et, doucement, un sourire s’esquissa accompagné de quelques petits cris de bonheur. Le bébé avait choisi de vivre. Son sourire témoignait que l’amour est le seul motif qui donne vraiment sens à une existence. »

 

« Si chaque jour, nous essayons de vivre en conscience, que tout ce qui a un début, a une fin… alors peut être agirons nous différemment, nos priorités changeront, nos discussions seront plus profondes et sincères… Cette suggestion d’attitude peut éviter bien des regrets et des « re-morts »… Il ne s’agit pas de vivre dans l’angoisse permanente de perdre l’autre, mais de savourer de tout son cœur, la plénitude du moment présent… qui lui, est éternel. » (Se ressourcer.net)

 

 

2 commentaires sur « Vivre en conscience »

  • En Septembre 2014, Eva offrait une crème capillaire de sa région à Justine, ma partenaire. Le pot arrive bientôt à sa fin mais aura nourri la famille de souvenirs.

    Quel plaisir alors de revoir Antoine et Eva…Quel meilleur cadeau que le souvenir d’un moment agréable construit ensemble.
    Quel plus beau cadeau que le temps qu’une autre personne nous offre? N’est-ce pas le cadeau ultime? Personne ne peut rendre le temps utilisé…

    Alors merci Eva, merci Antoine, merci aux enfants aussi. Discussions autour de votre table ou de la mienne…Autant de souvenirs qui ont fait de moi, un des hommes les plus riches.

    Ah Antoine, je ressens un peu de ta douleur à travers tes mots mais que puis-je faire pour soulager ta peine mon ami?

    J’aimerais avoir une baguette magique…

  • Parfois les mots ne viennent pas,Antoine, pourtant dans nos esprits tt est clair et limpide….les mots qui soulagent,les mots qui aident et enveloppent, les mots qui sauvent….sache que nous sommes là, tout près de toi,de vous, nos prières, nos pensées, notre amour,silencieusement se faufilent jusqu’à vous, et dans cette paix silencieuse le miracle de l amour profond,vrai et indéfectible, eclot et tel un baume, apaise vos maux, accompagne ta solitude, nourrit ton cheminement. ….telles des âmes soeurs, nous cheminons ensemble, unis dans la même foi, dans la meme quête de vérité….la communion Nous réunit ….avec toute notre affection ns vs embrassons. AM et G

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