Hommage d’Antoine à Eva – Célébration religieuse du 1er juin 2016

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Hommage d’Antoine à Eva

Mercredi 1er juin 2016 – 9h00- Célébration à l’église de Villes-sur-Auzon

Ma gorge est nouée par l’émotion et le chagrin, merci de votre compréhension, mais je ne peux laisser s’envoler Eva sans évoquer sa mémoire.

Ma douce Eva, mon doux, mon tendre, mon merveilleux Amour,

Nous sommes ici pour te rendre hommage et exprimer cette Foi qui t’habitait avec la certitude de retrouvailles.

Un nouvel Ange est né et je le partage avec vous.

Le départ d’Eva plonge ceux qui l’ont connue dans une sidération. Eva ? Non!, ce n’est pas possible ? Déboussolés certains oublient sa maladie, pensent qu’elle est partie dans un accident. D’autres étaient fermement convaincus que son caractère fort ne pouvait céder plus d’emprise à la maladie. Pudique et exigeante, elle a peu laissé transparaître ses misères hormis ses victoires contre le cancer. Le rapport était naturellement et systématiquement inversé, le réconfort était toujours finalisé par Eva. Eva, tu m’as moi-même préservé dans l’Espoir alors que je pensais que c’était l’inverse.

Femme d’Amour, femme de combat. Avec une joie de vivre communicative, Eva s’extasiait devant les merveilles de la nature, se ressourçait aux arbres, à la terre et au vent. Elle aimait se réfugier physiquement ou mentalement dans les Alpes. Après de longs mois de béquilles, son objectif renouvelé était de grimper à Dormillouse pour voir Serge et les gapençais dont elle vantait l’authenticité et la simplicité. Elle semblait percevoir les vibrations de chaque pierre. Combien de fois n’a-t-elle pas alourdi nos sacs à dos ? Elle possédait un don de communication avec les animaux, elle apprivoisait notamment les oiseaux. Elle aimait sans réserve son prochain.

L’urgence était son rythme. Oui, Claudine tu m’écrivais hier: « Fortissimo ». Il fallait dévorer la vie. La fureur de vivre. Aider était viscéral, Aimer et partager étaient ses crédos. Ses enfants, sa force de vie. La danse a été notre passion. Nos petites chamailleries masquaient parfois, en dehors des intimes, la force et la Qualité de nos liens. On ne voit bien qu’avec le cœur. La complémentarité de nos âmes était, pour certains, perceptible. Fusionnels, nous nous sommes assagis et bonifiés dans le temps. Elle me surnommait sa moitié pourtant je sais que notre douleur aux enfants, aux proches et à moi est plus largement partagée. De nombreuses personnes de toutes confessions appréhendent son absence. Malgré son énergie hors norme, Eva était apaisante, rassurante et équilibrante.

Nous nous sommes tant aimés. Ma rayonnante Eva, merci de m’avoir offert ce privilège de partager ta vie et d’élever nos enfants. J’étais, disais-tu, ton « diamant brut » dont tu façonnais les facettes. Je me moquais avec affection de ta « blonditude » qui ne s’attachait pas aux détails mais c’est toi qui m’a transmis, comme à beaucoup, mes plus belles leçons de vie. Je me suis construit à tes côtés durant ces 20 années. De ton enfance douloureuse, tu as tiré une philosophie inspirée et exigeante, une sagesse intérieure toujours positive. Tu n’as jamais tari de superlatifs pour nous emmener toujours vers le haut, vers les plus beaux projets. Tu as idéalisé, galvanisé, enfants, époux, proches, amis, voire toute rencontre à qui en 30 secondes tu servais spontanément des mots justes susceptibles de faire basculer une vie, toujours dans le meilleur. Ton profond et merveilleux regard vert envoûtait, fascinait, dérangeait parfois.

J’ai été le témoin enthousiaste, émerveillé, d’années de don de soi. En tant qu’ « énergéticienne » comme tu préférais appeler ton don, ou « guérisseuse », tu n’as jamais compté ton temps pour des soins, aider les autres, guider ceux qui pouvez l’entendre, les faire évoluer vers toujours plus d’Amour et de partage. Eva générait des chaînes de solidarité, encourageait le troc de services. Parfois, ses convictions choquaient mais je l’ai vu sauver des vies, élargir des spiritualités étriquées par défaut, redresser des torts par des échanges systématiques et une communication non-violente. Les témoignages se multiplient. Patrice, tu appelais ton Eva le « scanner » : en un regard, elle vous déshabillait et communiquait des orientations de mieux-être à toute personne proche ou inconnue puis, en toute humilité, oubliait rapidement le bienfait prodigué. Imprégnée d’empathie et de compassion, je l’ai vu percevoir et vivre la souffrance du monde et mettre tout en œuvre pour la contrecarrer. Eva serait devenue prêtre après sa guérison. Dieu a voulu lui confier une tâche supérieure.

Ainsi, je vous le dis. Malgré mon anéantissement, malgré la déchirure, la douleur de mes enfants : Tout est bien. « Dans les ténèbres qui m’enserrent, aussi noires qu’un puits où l’on se noie, je rends grâce à Dieu quel qu’il soit pour mon âme invincible et fière. Aussi étroit soit le chemin, nombreux les châtiments infâmes, je suis le maître de mon destin, je reste le capitaine de mon âme ».

Amis, ne vous recroquevillez pas sur votre douleur, remerciez le ciel et transmettez à Eva des messages d’Amour pour son ascension. Accompagnons-là vers la Lumière, elle saura revenir dans des temps opportuns quand vous penserez à elle ou que vous l’invoquerez.

Regardez mes enfants, vous y décèlerez la force d’Eva qui fait notre fierté. Eva nous a préparé, nous a modelé. Elle est l’étincelle dans nos cœurs.

En époux épris, je considère qu’elle a eu une destinée exceptionnelle, à l’image de son Seigneur bien-aimé et conforme à ses croyances. Elle le savait intuitivement et ne se voyait pas vieillir: Elle a diffusé ses idées de paix, milité pour la fraternité, pour le respect de la planète, elle a soigné, insufflé de l’espoir aux plus désespérés, et enfin elle a souffert dans sa chair. Sa Foi immense, maintes fois éprouvée, est restée indéfectible. Elle a affronté le cancer comme une épreuve qui la grandissait. Elle s’est pliée à la volonté de Dieu. Elle nous quitte trop tôt comme un Coluche, un Balavoine, une Lady Di où une Marilyn Monroe qu’elle affectionnait. Oui mon Eva, tu resteras éternellement belle. Tu as marqué les esprits. Toutes les graines que tu as semées peuvent désormais germer et se multiplier. L’Amour déplace des montagnes et aussi les amis et proches qui ont fait de longs trajets pour être avec nous.

Ma Françounette, ta maman Elisabeth Sansoube, poétesse ascensionnée écrivait : « Il faut semer l’amour comme on sème le grain, dans le sillon profond où va germer sa vie. Je serai laboureur ! Et dans chaque terrain, j’enfoncerai mon soc sans que la main dévie. Je serai le semeur qui, d’un geste important, lance au berceau du sol la divine semence. Il faudra du soleil, de la pluie et du temps jusqu’aux jours de moisson mais j’ai de la patience. Je serai moissonneur de tous les lourds épis qui naîtront de mon grain, de ma chaleur humaine. En cycles infinis car, malgré les dépits, l’Amour se multiplie et redonne la graine ».

Un nouvel Ange gardien est donc né et je me plie à ce sacrifice. Que ta volonté soit faîtes.

En tant que croyant, d’éducation catholique, et embrassant volontiers des espérances encore plus larges, je pense que l’âme d’Eva est présente aujourd’hui et possède l’ubiquité. Nous allons donc l’aider à rejoindre la Lumière sans l’attacher à nos souffrances.

Eva était guidée par sa Foi et elle a assumé les épreuves sans jamais s’en détourner. Ma chérie, te voilà désormais baignée dans la conscience universelle. Je souris à l’idée qu’en quittant ce monde terrestre, tu vas rejoindre et être accueillie par des êtres chers : Ton papa Marcel, tes mamans Agnès et Yvonne, Jean et Saïd, ton beau-père et beau frère chéris, Simon ton grand-frère de cœur, Hervé, Richard, Thierry, Christian, Lucien, Patricia, Marc-André et tant d’autres qui t’ont précédés dans cette voie naturelle, dans la Lumière et l’Amour infini.

Aux non-croyants présents par solidarité et qui subissent peut-être cette litanie, j’ai envie de préciser que l’empreinte d’Eva est tellement ancrée en moi que, si, malgré ma croyance, ce ne sont pas des messages du ciel, j’intellectualise toutes ses pensées, réponses et interventions. Je dialogue avec elle. Elle m’a guidé ces derniers jours et a multiplié les synchronicités. Elle est dans ma mémoire, dans mon cerveau. Elle continue donc à vivre dans mes cellules. Elle continue à vivre dans ceux qui l’ont connue et son message vient désormais jusqu’à vous par votre écoute.

Sainte Thérèse d’Avila a écrit : «  Seigneur, si tu n’existes pas, cela n’a pas d’importance : Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour toi ».

Mes enfants chéris, Jonathan, Kévin, Damien et Victoria, auxquels j’associe Michaël et leurs compagnes qui ont partagé notre vie, vous ferez de votre douleur une Force comme vos cousins Jed, Yanis et Alyssia qui ont subi la même tragédie.

Dimanche dernier, le jour de la fête des mamans, L’orage a grondé sur Caromb, à 05H00 du matin, j’ai débranché les appareils électriques puis me suis recueilli à la lueur de la bougie allumée depuis son décès. L’orage s’est éloigné quasi instantanément au petit jour en m’apaisant puis le ciel a versé toutes ses larmes. J’y ai vu une manifestation d’Eva en ce jour de fête. Elle supportait toutes les souffrances mais vacillait dès qu’un de ses enfants n’allait pas bien. Elle vous a insufflé tout son Amour, sa Force, ses croyances pour surmonter cette épreuve. Nous sommes fiers de vous. Il faudra rester vigilant car le chemin de l’absence est long, mais d’autres nous rejoindront pour nous accompagner et nous soutenir à l’image de Marie-Laure, amie de John. Eva n’aurait pas souhaité que l’ombre et la douleur remplissent votre vie. Nous resterons unis lorsque ce tourbillon laissera place à un vide en pleine conscience dans une maison devenue trop grande. Je serai toujours là pour accueillir vos larmes quand elles viendront puis pour les assécher. Vous aurez une belle vie, illuminée par l’aura de votre mère.

Votre maman a toujours été souriante, courageuse, déterminée, altruiste, aimante. Soyez dignes et continuez à porter les valeurs que nous vous connaissons déjà. Souvenons-nous des grands moments de bonheurs et de déclarations d’Amour qui se sont exprimés et multipliés sans retenue alors que la vie nous malmenait. Je suis fier de votre soutien, je suis enveloppé de votre Amour. Vous êtes une ode à la famille recomposée prouvant que les liens du cœur sont aussi forts que ceux du sang. Sans jamais me substituer à votre père, nous avons réussi notre pari de doubler votre Amour paternel. Eva avait aussi quelques frères et sœurs de cœur. Victoria nous rappelait qu’Eva disait : « Je n’ai pas beaucoup de famille mais j’ai de nombreux amis qui sont ma famille et j’ai beaucoup de chance ».

Ceux qui souffrent et qui ont la sensation de perdre la béquille « Eva », leur amie, ne doivent pas désespérer de son départ. Défiant les statistiques, elle a prouvé que chaque cas est unique. Mais c’était son karma de partir « jeune ». Tout va bien. Cela ne doit pas remettre en cause les espoirs qu’elle a mis en avant et que nous continuerons d’expérimenter.

Je reste persuadé que l’on peut se rendre malade avec de mauvaises émotions : « Dis-moi où tu as mal et je te dirai qui tu es ». Par voie de conséquence, l’inverse est envisageable et l’Esprit et la Foi ont la capacité de guérir. J’ai vu tellement de belles choses aux côtés d’Eva.

J’ai une pensée pour ceux qui ont perdu un enfant, Jean, Jean-claude, Anne-Marie et Gilbert et un de mes confrères dernièrement. Je pense à Solange, à Josette et Gérard. La perte d’un enfant n’est pas dans l’ordre des choses quelque soit l’âge. Je puise dans leur courage. Je pense aux enfants qui souffrent et à leurs proches. J’ai une prière pour Léa sur le chemin de guérison, pour son papa et pour tous ceux que je ne peux citer ou qui vous viennent spontanément à l’esprit. Avec Eva, nous faisions tous les jours cette prière à Marie et elle nous a été d’un grand réconfort moral:

« Vierge Marie, Notre Dame de la garde, soutiens-nous dans les épreuves. Protège tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur. Donne nous d’aimer tous ceux qui nous entourent. Que notre Amour rayonne de bonté, de compréhension et d’indulgence. Aide-nous à servir toujours davantage nos frères. Oh ma mère du ciel. Je m’adresse à toi avec un cœur d’enfant. Prie pour nous ton fils Jésus. Obtiens-nous la grâce de l’aimer toujours plus et de lui ressembler chaque jour davantage. »

Christelle de Villes-sur-Auzon, tu as été notre étoile. Je prie le seigneur de te prêter une longue vie ainsi qu’à Marie Claude, sœur de parcours. Je ne peux, bien sûr, citer tous les ami(e)s et copines qui se sont sortis de ces épreuves, mais j’ai une pensée régulière pour chacun d’entre eux.

Dans ce chemin de guérison, merci à la fantastique médecine allopathique avec laquelle s’est réconciliée Eva malgré ses peurs et qu’elle aurait aimé assister dans une ouverture holistique. Merci à ces médecins charismatiques qui œuvrent en humilité avec des charges surhumaines, à nos médecins de famille, aux personnels soignants, coordinateurs, infirmiers, kinés, aux médecines alternatives, au médecin traditionnel chinois, aux philippins, aux guérisseurs, aux barreurs de feu, aux chercheurs éclairés. Je continuerai plus que jamais à essayer de percer, à vos côtés, cet invisible.

Eva, tu nous délivrais, sur terre, des messages de l’au-delà. Nous sommes nombreux à attendre que tu établisses la communication inverse et à surveiller chaque signe. Ils sont déjà perceptibles à qui veut les voir. Mais en tant que spécialiste des télécommunications, tu me sais insatiable dans la recherche de davantage d’expérimentation et de matérialité.

J’ai une pensée spéciale pour mes proches absents contre leur volonté, pour Gisèle ma belle-sœur, pour mes neveux et nièces, Jed, Yanis, Alyssia et Marie, Vincent et Mathis, mon filleul. Marie comprend désormais pourquoi elle passe, en cet instant, son oral de bac dans une chapelle : « Ta tatie Eva est avec toi !».

Je pense à ma maman qui, pour la seconde fois, voit un de ses enfants et ses petits-enfants subir un veuvage jeune. Les épreuves sont en cascade et n’épargnent pas l’entourage. Oui, nous partageons notre chagrin mais surtout pour longtemps notre Amour inconditionnel.

Merci à mon frère Stéphane de ta présence ainsi qu’à ma sœur Bérangère qui n’a pas hésité à faire deux fois l’aller-retour Bordeaux-Carpentras, en voiture, en deux jours, pour être avec nous.

J’ai une pensée pour Jean-Luc et sa famille qui a partagé la vie d’Eva et qui est le père de nos trois garçons.

J’ai une pensée pour ma famille, ma marraine, mon parrain, mes proches, mes amis qui sont venus de loin à grands frais pour accompagner Eva. A ceux éloignés et retenus et qui pensent à nous. Je t’embrasse Marraine Solange, ton exemple et celui de Brigitte dans le don de soi m’ont permis d’accompagner Eva.

Annick et les enfants, Alain, ta petite sœur priait pour que les tensions s’effacent et que vos cœurs meurtris soient apaisés. Je pense que son souhait sera exaucé.

Je suis à l’unisson avec tous nos proches, familles, amis et connaissances. Merci pour tous vos gestes du quotidien, je sais que vous serez toujours présents. Je suis touché par vos témoignages de sympathie et par votre affection pour Eva.

Merci à ma famille militaire de la base d’Orange et plus largement de l’armée de l’air. Je leur adresse toute ma gratitude pour leur soutien, leur fidélité, leur solidarité exceptionnelle qui m’ont permis d’accompagner Eva jusqu’à son dernier souffle. « Faire face » est notre devise et j’essaye d’en être digne aujourd’hui.

Merci à Roméo qui chante avec son cœur dans le respect d’un lien privilégié avec Eva. Merci à nos amies choristes. Vous me permettez de célébrer le départ d’Eva selon sa sensibilité. Nous en sommes heureux.

Merci à tous pour votre présence. (Lancement de la musique Unchained melody – Ghost)

Je finis sur la musique de la romance « Ghost » que nous pouvions regarder en famille sans nous lasser. Ce film était peut-être simpliste et léger mais il reflétait une grande partie de nos valeurs et de nos croyances.

Je t’aime mon Eva, je t’aime, IDEM ma chérie, IDEM…

–ooOoo–

3 commentaires sur « Hommage d’Antoine à Eva – Célébration religieuse du 1er juin 2016 »

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