A tire d’Ailes

 

 

 

 

 

 

 

 

27 avril 2017. Le dixième mois s’est écoulé sans que je n’ai eu la force ou le temps d’écrire. Alors, il y a la relève.

Aujourd’hui, c’est Victoria qui m’offre un hommage à Eva pour ce onzième mois.

Vicky m’a lu hier dans la voiture, en allant à l’école, son « monologue délibératif »…, qui me rappelle qu’elle va bientôt avoir 16 ans.

La consigne du professeur était de s’inspirer du « Cid » pour exposer (pour le lendemain) un dilemme personnel. Partie se coucher angoissée par la page blanche, elle a trouvé l’inspiration en se réveillant et en écrivant d’une traite son devoir entre 4H30 et 05h30 du matin…puis s’est rendormie. Le réveil a été difficile à 7H06 pour un départ à 7H20! Mais voilà ce qu’il en ressort. Nous avons d’abord ri, car elle m’a précisé qu’elle était obligé de dramatiser un peu sur son fond d’expérience personnelle, puis elle m’a fait pleurer…, de bonheur…. Inspirée, oui, comme ma douce Eva et libre comme sa maman.

« Ma Victoria, je me sens comme le second booster de la fusée qui te porte vers ton Avenir. Un jour, il y a encore un peu de temps, je me détacherai pour rejoindre un océan de bonheur. Alors tout comme tes frères, nous te regarderons évoluer avec fierté, nous veillerons avec bienveillance et nous t’attendrons avec Amour dans le chant des étoiles. »

Victoria GOEMINNE – 24 avril 2017:

« Oh ! Douleur infinie et tristesse sans fin !

J’ai le cœur qui implose sous le poids du chagrin,

Et me voilà tombée dans une affreuse contemplation,

Au vu de ma présente et triste situation.

Je reste muette, pourtant mon âme est déchirée,

Et je pleure tel l’oiseau que je suis, emprisonnée.

 

Que faut-il que je fasse pour effacer cette peine ?

Car je reste perdue, malgré moi incertaine,

Je ne sais pas si un choix raisonnable est le mieux pour ma Vie,

Et ne me fera pas perdre, et les goûts, et l’envie,

 

Vaut-il mieux que je parte ? Que je prenne la porte ?

Laissant derrière moi un être cher, affaibli de la sorte ?

Et si je pars, l’abandonnant malgré moi,

Ne suis-je pas certaine de le condamner au trépas ?

 

Faut-il que je reste devant l’âtre et le feu ?

Perdant espoir chaque jour et mourant peu à peu ?

Ne reniant ni mon sang, ni mon honneur,

Mais juste mon âme et une grande partie de mon cœur.

 

Serai-je égoïste en préservant ma Vie ?

Au détriment de celui qui m’aura tant chéri ?

Ainsi serai-je un monstre que d’être tant ravie,

A l’idée de partir et de vivre ma Vie ?

 

Cruel combat me déchirant de part en part,

Car quoi que je fasse me semblera barbare.

Que ce soit mon honneur si rempli de tendresse,

Ou ma soif de Vie, mon indomptable jeunesse.

Ah ! Et quelle jeunesse ! Cette horrible traîtresse !

Elle fait bouillir mon sang et tomber dans l’ivresse.

Je suis soumise à ma passion, ma folie, ma détresse.

 

M’empêchant de rester en place, je fais les cents pas,

Les yeux si grands ouverts et pourtant je ne vois pas.

Ma tête est encombrée, mon Esprit divisé,

Il va falloir choisir, il est temps, je le sais.

 

Les années se bousculent et se meurent à mes pieds,

La décision arrive, elle approche à grands pas,

Son bruit me paralyse, me prend de haut en bas,

Il faudrait que je reste, que je prenne soin de mon sang,

Depuis son départ, je le sais, je le sens.

 

Que je sois une femme non pas juste par le corps,

Mais aussi par l’Esprit, la responsabilité et le sort.

Ma décision est prise, mon destin est scellé,

Puisqu’il en va ainsi, je me sacrifierai.

 

Mais halte-là ! Un doute subsiste pourtant,

Que je devienne muette ? Moi qui parle tant et tant,

Que je sois amputée de mes mots, n’est-il pas important ?

En effet, un oiseau est-il fait pour voir cesser son chant ?

 

La personne que je chérie m’a fait naître et donné,

Tout ce qui fait qui je suis, celle que je deviendrai.

Pour elle qui veut mon bonheur et juste pour cela,

Ne serait-ce pas la trahir que de me trahir moi ?

 

Mon Âme me souffle que je suis dans le vrai,

Le choix me semble fait et même il semblerait,

Que cette décision prise me dépasse grandement,

Et ait été dictée il y a bien fort longtemps.

 

Puisqu’il faut partir et s’envoler,

Je le ferai la tête haute et avec fierté,

Pour rendre fiers ceux qui sont ou ont été.

Même ayant le poids du chagrin sur mes épaules,

De quitter ceux que je chéris tant, n’est pas drôle.

 

Le temps est écoulé, beaucoup de choses sont passées,

Ma décision est prise, il est temps de la respecter. »

3 commentaires sur « A tire d’Ailes »

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